Le neurofeedback est une technique associée à l’imagerie qui permet de voir en temps réel l’activité neuronale de différentes régions cérébrales. Grâce à l’électroencéphalographie(EEG), l’enfant porte un casque muni d’électrodes qui enregistrent de faibles champs électriques en différents endroits de la tête. Ces champs reflètent l’activité de millions de neurones situés en dessous d’un point du crâne ; ils sont enregistrés par un ordinateur avec une grande précision temporelle, toutes les millisecondes. Souvent, l’activité cérébrale apparaît comme une ondulation dont l’amplitude augmente puis diminue, et elle prend la forme d’un rythme ayant une fréquence donnée. Grâce à ce retour de l’information cérébrale, l’enfant apprend à contrôler l’excitabilité d’aires particulières dans son cerveau.

Le neurofeedback pour améliorer la concentration de votre enfant

Cerveau et esprit sont-ils distincts ?

Nous savons aujourd’hui que le « neuro » et le « psy » sont connectés, voire inséparables : nous sommes capables de modifier notre cerveau par la pensée…
Toutefois, un fossé existe bien entre ces deux notions. La raison en est simple : nous ne sentons pas notre cerveau fonctionner. Nous ne ressentons pas ses activités internes, contrairement à celles de nos autres organes comme le coeur. Si on vous demande dans quel état est votre cortex frontal, vous êtes bien incapable de le dire ! Ce n’est que grâce à la science et à ses instruments de mesure que nous savons que le cerveau est le siège de la pensée et quelles activités il produit.

Comment fonctionne le neurofeedback ?

Quarante ans après ces travaux pionniers, les applications du neurofeedback sont nombreuses.
Deux technologies sont utilisées : le neurofeedback par EEG, le plus répandu et le
plus ancien, et le neurofeedback par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle
(IRMf), bien plus récent. Il est relativement simple d’apprendre à maîtriser ses ondes électriques enregistrées par EEG, mais cette technique a une faible résolution spatiale, si bien qu’elle ne permet
de contrôler que de « larges » régions du cerveau. Or depuis 10 ans, l’IRMf, qui a une bien meilleure résolution spatiale que l’EEG mais qui avait à l’origine une faible résolution temporelle, est désormais capable de produire des images de l’activité cérébrale presque en temps réel. Dans ce cas, l’appareil enregistre, au millimètre près, les variations de débit sanguin cérébral qui reflètent l’activité des neurones. L’augmentation de la puissance des ordinateurs et de l’intensité des champs magnétiques en IRM a permis aux scientifiques de mettre en place, dans des intervalles de temps de l’ordre de quelques secondes, un neurofeedback ciblant l’activité de petites régions du cerveau.
Quelle que soit la technologie utilisée, le sujet s’entraîne à contrôler ses activités cérébrales, en les augmentant ou en les diminuant. Pour ce faire, le signal enregistré est converti en une animation sur un écran ou en un son dans des haut-parleurs. Par exemple, sur un ordinateur, une balle monte ou descend quand le signal cérébral augmente ou diminue.

Grâce à ce retour d’information en temps réel, au-delà de la simple observation du fonctionnement de son cerveau, le participant développe et perfectionne des stratégies mentales lui permettant d’augmenter ou de diminuer volontairement l’activité de telle ou telle aire cérébrale. Il évoque des souvenirs, des émotions, s’imagine en train de faire certains mouvements… et constate l’effet de ses états mentaux sur l’activité enregistrée. Il trouve ainsi la « pensée » qui l’augmente, celle qui la diminue. En général, après quelques dizaines de séances de 30 minutes, espacées de 2 à 3 jours, le sujet sait apprivoiser son cerveau.

Le neurofeedback pour traiter le déficit de l’attention

Le neurofeedback est particulièrement utile au traitement des troubles du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité. Le TDAH est  aujourd’hui le premier motif de consultation en psychologie de l’enfant et de l’adolescent. En général, l’enfant consulte un pédiatre qui, souvent, lui prescrit des médicaments comme la ritaline ou le concerta. Pourtant, le neuro-feedback offre une alternative non médicamenteuse et sans effets secondaires. Le premier essai remonte à 1976 avec Joel Lubar, chercheur en psychologie à l’université du Tennesse. Il proposa le neurofeedback par EEG à un enfant âgé de 11 ans présentant des symptômes d’hyperactivité. Pendant sept mois, l’enfant s’entraîna chaque jour à augmenter l’activité électrique de ses rythmes sensorimoteurs, qui diminue l’hyperexcitabilité cérébrale. Il devint alors plus calme et arriva à se concentrer au cours d’activités scolaires ou sociales. En 2009, une méta-analyse concernant 1 194 patients a confirmé que le neurofeedback est cliniquement efficace : il réduit de façon significative l’hyperactivité ou l’impulsivité et améliore l’attention

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