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La dyspraxie verbale maintenant appelée TDC (Trouble Développemental de la Coordination sous catégorie Troubles de l’oralité alimentaire et verbale) est assez difficile à reconnaître et à diagnostiquer car elle peut être confondue avec la dysphasie ou la dysarthrie, mais un orthophoniste expérimenté peut soigner votre enfant de façon efficace.
L’action de parler implique une coordination de mouvements de plusieurs organes telles la langue, les lèvres, et les cordes vocales. Le cerveau est préprogrammé à cette action, et l’on ne se rend plus compte de cet effort tant il est quasiment automatique. Mais cet automatisme est mis à mal chez un enfant dyspraxique verbal.
Comment reconnaître et soigner la dyspraxie verbale ?
Un diagnostic précis doit être fait afin de reconnaître une dyspraxie verbale. celui-ci montrera :
– Des incorrections dans la prononciation et l’articulation des sons ;
–Une incapacité à reproduire un son à la demande ;
–Une cassure dans la prononciation des syllabes et des mots ;
–L’intonation est souvent inadaptée.
Indices de dyspraxie verbale dans l’histoire du développement de l’enfant (selon Line CHARRON, Andrea A. N. MacLEOD)
Sur le développement global
- Incidence familiale
- Grand sentiment de frustration de l’enfant et des parents pouvant avoir comme conséquence des problèmes de comportements, ex. : gêne
- Timidité excessive, particulièrement dans les situations non familières
- Grande différence de l’intelligibilité avec locuteur familier vs étrangerLes personnes de la famille agissent comme interprètes
- L’enfant se fie beaucoup à sa gestuelle pour obtenir ce qu’il veut
- L’enfant utilise des signes et des mimes : conventionnels, idiosyncrasiques ou les deux
- Phénomène du mot acquis/perdu
- L’enfant peut produire des mots de façon spontanée qu’il est incapable de reproduire en imitation ou sur demande (dissociation automatico-volontaire)
- Présence de régression (en lien avec la nouveauté)
- Âge de développement du jeu approprié dans les actions simples du jeu symbolique, mais montrant des retards dans le développement de séquences du jeu ou lorsque des séquences sont à imbriquer (les plans plus larges sont difficiles)
- Aspects moteurs non verbaux
- Faible coordination succion-déglutition-respiration ayant comme conséquence des toux/étouffements ou des écoulements légers mais fréquents
- Manque de contrôle salivaire ou salivation excessive, particulièrement en parlant ou en faisant une activité motrice
- Présence de légers signes neurologiques pouvant avoir été notés dans le passé (réflexes immatures, tonus musculaire légèrement faible, hypo ou hyper sensibilité), par exemple, se remplit la bouche, aime la nourriture plus épicée ou plus froide (si ces symptômes sont plus que légers un diagnostic de dysarthrie n’est pas à écarter).
- Aspects phonétique et phonologique
- Peu de babillage et de jeux vocaux et moteurs de la bouche
- Progrès lents ou en escalier – cet aspect n’est pas propre à la dyspraxie
Aspects moteurs non verbaux
- Faible coordination succion-déglutition-respiration ayant comme conséquence des toux/étouffements ou des écoulements légers mais fréquents
- Manque de contrôle salivaire ou salivation excessive, particulièrement en parlant ou en faisant une activité motrice
- Présence de légers signes neurologiques pouvant avoir été notés dans le passé (réflexes immatures, tonus musculaire légèrement faible, hypo ou hyper sensibilité), par exemple, se remplit la bouche, aime la nourriture plus épicée ou plus froide (si ces symptômes sont plus que légers un diagnostic de dysarthrie n’est pas à écarter).
Aspects phonétique et phonologique
- Peu de babillage et de jeux vocaux et moteurs de la bouche
- Progrès lents ou en escalier – cet aspect n’est pas propre à la dyspraxie
Comment reconnaître et soigner la dyspraxie verbale ? L’orthophoniste est le spécialiste capable de communiquer efficacement avec l’enfant pour poser un diagnostic. Il saura adapter son intervention au cas de dyspraxie de l’enfant en activant par exemple la répétition volontaire de syllabes, ce qui permettra d’améliorer ses programmations neuromotrices.
Comment guérir de la dyspraxie verbale?
La prévision de l’évolution de l’enfant est tributaire de nombreux facteurs :
–la motivation et l’attention de l’enfant ;
–Sa capacité de compréhension ;
–La fréquence du suivi chez l’orthophoniste ;
–Le travail soutenu à la maison et à l’école ;
C’est un travail de longue haleine et des séances courtes mais répétées sont préconisées pour un meilleur résultat. Évidemment, plus le handicap de l’enfant est sévère plus lents seront les progrès.
L’espoir d’une vie normale
De nombreux témoignages ont montré que les soins prodigués à un enfant dyspraxique verbal sont, au fil du temps, de plus en plus bénéfiques. En effet, au fur et à mesure que l’enfant comprend son handicap, il veut s’améliorer. Plus l’enfant grandit, mieux il comprend l’utilité des exercices. Il comprend aussi ce que signifie « dyspraxie verbale » et il a à cœur de progresser ett aussi de se faire aider. Cette maturation neurologique fait que toutes les conditions sont alors réunies pour progresser plus rapidement. La dyspraxie verbale est donc un handicap qui, s’il est pris en charge par des spécialistes comme les orthophonistes, mais aussi les ergothérapeutes et les psychomotriciens, peut être, sinon soigné totalement, au moins amoindri significativement, de façon à ce que l’enfant vive une vie quasiment identique à tous ces camarades. Et même si, à l’âge adulte, des défauts de prononciation peuvent perdurer, si les conditions de stress ou de fatigue font ressurgir quelques difficultés, cela ne pourra pas empêcher une vie normale.
Les différentes aides pour les enfants souffrant de dyspraxie verbale
En règle générale, les orthophonistes expérimentés suggèrent qu’un enfant souffrant de dyspraxie verbale avec un trouble modéré à sévère de la parole sot suivi 3 à 5 fois par semaine en séances d’ orthophonie individuelle.
Cependant, il existe d’autres considérations concernant la quantité et la fréquence de l’orthophonie chez un enfant dyspraxique verbal:
- la façon dont l’enfant pratiquera à la maison avec ses parents;
- chaque enfant est différent et 3 séances d’orthophonie par semaine peut etre une fréquence trop elevée;
- la fréquence à laquelle les parents peuvent amener leur enfant chez l’orthophoniste, etc.
- la présence d’autres difficultés d’élocution et / ou de langage
À mesure qu’un enfant commence à progresser dans sa capacité à produire une parole comprise par les autres, la quantité et la fréquence de la thérapie peuvent être ajustées en conséquence. À mesure que la parole devient plus claire et plus abondante, le temps d’orthophonie peut être progressivement réduit.
A quel âge peut-on diagnostiquer une dyspraxie verbale chez un enfant ?
Il n’est souvent pas possible pour les orthophonistes de fournir un diagnostic prècis pour un enfant de moins de deux ans parce que d’une part la plupart des enfants de moins de deux ans n’ont pas la capacité de comprendre les consignes spécifiques pour executer les exercices essentiels à la pose du diagnostic et d’autre part, l’enfant peut être incapable de coopérer ou de rester concentré suffisamment longtemps pour établir un diagnostic précis. Les enfants âgés de 2 à 3 ans peuvent être difficiles à diagnostiquer de façon sure. Certains peuvent et d’autres non. Il n’y a pas d’âge strict pour qu’un enfant puisse recevoir un diagnostic de dyspraxie verbale. Le plus important est que l’enfant soit en mesure de participer pleinement aux exercices requis par l’orthophoniste qui l’ évalue. Il est tout aussi important que l’orthophoniste connaisse les techniques de diagnostic appropriées et les caractéristiques fondamentales qui différencient la dyspraxie verbale des autres types de problèmes de parole, comme la dysphasie. Quoi qu’il en soit, le trouble peut être «suspecté» et une aide précoce peut et doit commencer. Souvent, quelques mois de «thérapie diagnostique» peuvent aider à déterminer si la dyspraxie verbale est le principal problème qui empêche l’enfant de parler.
En général, chez les très jeunes enfants, s’il est possible de déterminer que le discours de l’ enfant ne se développe pas de la même manière ou au même rythme que les autres enfants et donc de soupçonner une dyspraxie verbale,, il n’est souvent pas possible d’indiquer clairement que la raison de ce retard est due à une dyspraxie verbale , à l’exclusion d’autres troubles ou causes de la parole. Cependant, il est possible de mettre en place des séances avec une orthophonie lorsqu’un problème est suspecté. L’intervention précoce est très importante pour les enfants souffrant de troubles de la parole et du langage.
En savoir plus à propos de la dyspraxie orofaciale
Questions à poser à un orthophoniste afin de soigner efficacement votre enfant dyspraxique verbal
Quel type de formation avez-vous dans les troubles moteurs de la parole chez l’enfant et où l’avez-vous obtenue?
L’orthophoniste doit être capable de décrire les cours ou les programmes de formation continue (ateliers, séminaires) spécifiques à la dyspraxie verbale qu’il a suivis. Sur la base de ses connaissances avancées en dyspraxie verbale, l’orthophoniste devrait être en mesure de vous donner une description détaillée de la dyspraxie verbale, y compris une explication de la façon dont elle diffère des autres troubles de la production de la parole.
Quelle expérience avez-vous dans l’évaluation et le diagnostic des enfants dyspraxiques verbaux? Quels domaines évaluez-vous ?
Un orthophoniste bien formé ayant une expérience spécifique des troubles de la parole pédiatriques, y compris les troubles moteurs de la parole, est le professionnel approprié pour évaluer , diagnostiquer et soigner la dyspraxie verbale. Une évaluation devrait inclure : la motricité non verbale, la production de la parole, la prosodie, la voix, la perception de la parole, le langage et, pour les enfants plus âgés, les compétences en métalinguistique et en littératie.
Quelle expérience avez-vous dans le traitement de la dyspraxie verbale ? Quelle tranche d’âge avez-vous suivie ?
En général, plus l’orthophoniste est expérimentée, meilleures doivent être ses compétences. Cependant, un jeune clinicien qui est prêt à apprendre et peut-être à travailler avec un mentor pour améliorer ses compétences peut apporter une nouvelle perspective et un nouvel enthousiasme au suivi. Alors soyez prêt à considérer des personnes n’ayant pas une vaste expérience.
Quelle est votre approche du traitement de la dyspraxie verbale ?
En quoi le suivi de mon enfant sera-t-il différent du suivi que vous pourriez avoir avec un enfant ayant un diagnostic différent? Votre orthophoniste doit être en mesure de décrire une approche de traitement différente du suivi d’autres problèmes d’élocution tels que les troubles phonologiques ou la dysarthrie, ainsi que les types d’objectifs sur lesquels il travaille en séances et comment il surveille les progrès. Vous devez vous attendre à voir des progrès (cela peut être lent au début) au cours des premières semaines de suivi. S’il y a peu ou pas de progrès sur plusieurs mois, des modifications doivent être apportées au suivi orthophonique. Parce que la dyspraxie verbale est considérée principalement comme un trouble de la parole motrice, vous devez vous attendre à ce que l’orthophoniste soit également en mesure d’expliquer comment il intègre les principes de l’apprentissage moteur dans le traitement. Les principes de l’apprentissage moteur nous indiquent comment pratiquer pour améliorer la motricité. Ces principes influenceront les décisions de traitement, notamment:
- Type de thérapie. Un traitement individualisé est recommandé pour les enfants atteints de dyspraxie verbale afin de garantir un maximum de temps de pratique, une attention ciblée et des occasions de rétroaction spécifique afin de fournir à l’enfant les meilleures chances de réaliser des progrès. Le traitement individualisé doit toujours prendre en compte l’âge de l’enfant, la gravité du trouble de la parole, le niveau de développement et d’autres problèmes concomitants, tels que le retard de développement, le TDAH, etc.
- Fréquence du suivi. Des sessions plus fréquentes et plus courtes sont préférables à des sessions moins nombreuses et plus longues, dans les limites d’un contexte ou d’une situation donnée. Il est préférable de fournir trois à cinq séances individuelles par semaine à des enfants souffrant de dyspraxie verbale par rapport au traditionnel, mais moins intensif, une à deux séances par semaine.
- Durée des séances. Avec une intensité d’effort suffisante au cours d’une séance, elles ne doivent pas être longues. 30 minutes, avec de nombreuses répétitions de la parole par l’enfant peuvent être plus efficaces qu’une séance d’une heure au cours de laquelle l’enfant a besoin de pauses. Rappelez-vous que l’âge et la capacité de l’enfant à participer à des tâches structurées doivent également être pris en compte.
- Intensité du travail au cours de la séance. Le nombre de répétitions de la parole dans une séance d’orthophonie doit être optimisé, en tenant compte de la gravité du trouble de la parole de l’enfant, de son développement mental et d’autres problèmes concomitants, tels que le retard de développement, le TDAH, etc.
- Comment la pratique est organisée au sein d’un séance. Pour un nouvel apprentissage, de nombreuses répétitions de la parole dans une séquence prévisible peuvent être utiles pour acquérir la compétence. Une fois qu’une cible vocale est acquise, pratiquer moins de répétitions et espacer la pratique peut aider à généraliser la compétence. Savoir comment et quand modifier le calendrier de pratique peut contribuer à faire les meilleurs progrès possibles
- Quelle expérience avez-vous avec la communication augmentative et alternative (CAA) et la technologie d’assistance (AT)? Avez-vous déjà intégré la CAA / TA dans le traitement ou orientez-vous les enfants vers des spécialistes de la CAA / TA? il est recommandé que les orthophonistes qui travaillent avec des enfants atteints de dyspraxie verbale aient l’expérience d’une variété de techniques d’intervention, y compris la communication alternative et augmentative.
Comment incluez-vous les parents et les autres soignants dans le processus de suivi ?
Il est indispensable pour l’enfant de voir les parents / tuteurs et l’orthophoniste travailler ensemble en équipe. Le partage des objectifs de traitement et des consignes d’activités pour soutenir le travail de thérapie en dehors de la salle d’orthophonie peuvent être abordés de diverses manières avec les parents. Lorsque l’orthophoniste et les parents / tuteurs travaillent ensemble avec un sentiment de confiance et de respect mutuels, cela aide beaucoup l’enfant!
source : https://www.apraxia-kids.org/brochures-and-printables/
Pour en savoir plus : Le réseau de l’AP-HP sur les troubles de l’apprentissage
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